Les organisateurs du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême ont confirmé l’annulation de la 53ᵉ édition, qui devait se tenir du 29 janvier au 1ᵉʳ février 2026. La décision marque l’aboutissement de plusieurs semaines de crise, marquées par des appels publics au boycott et par le retrait de nombreux grands éditeurs.
La semaine dernière déjà, un message avait été adressé aux partenaires pour annoncer une « suspension de la préparation ». Il est désormais clair que l’édition 2026 n’aura pas lieu, rapporte Le Parisien.
Scandale autour de 9e Art+
La société organisatrice, 9e Art+, en charge du festival depuis 2007, s’est retrouvée au centre de vives critiques formulées par des auteurs et par les professionnels du secteur.
Les principaux reproches portent sur une commercialisation excessive, jugée préjudiciable à la valeur culturelle de l’événement.
La lauréate du Grand Prix 2025, Anouk Ricard, a notamment pris position de manière très ferme, affirmant publiquement que l’entreprise avait licencié une salariée après que celle-ci a déposé une plainte pour viol, lequel se serait produit en marge du festival en 2024.
Cette déclaration a provoqué une onde de choc et a encore davantage fragilisé la réputation des organisateurs.
Pression des institutions publiques
Le 20 novembre, les partenaires publics du festival — qui financent environ la moitié de son budget, estimé à près de 6 millions d’euros — ont officiellement appelé à l’annulation de l’édition 2026.
Dans leur courrier, ils soulignent que, compte tenu des circonstances actuelles, la poursuite de la préparation est devenue « plus que difficile » et risque de porter un préjudice irréparable à l’image du festival et de ses financeurs.
Une crise de confiance reconnue par les éditeurs
Les grands éditeurs français de bande dessinée, qui constituent traditionnellement le cœur de la programmation et des expositions, avaient déjà déclaré que la 53ᵉ édition était « compromise ».
Selon eux, la confiance entre l’industrie et 9e Art+ est « pratiquement rompue », rendant impossible l’organisation d’un festival dans des conditions normales.
Quel avenir pour le festival ?
Le Festival d’Angoulême — l’un des plus importants au monde dans le domaine de la bande dessinée — se retrouve désormais menacé par une possible restructuration profonde.
Les partenaires publics envisagent une révision du modèle de gouvernance, tandis qu’une partie des auteurs demande un renouvellement complet de l’équipe organisatrice.
L’avenir du festival après 2026 demeure, pour l’instant, incertain.