À Grenoble, découverte d’un site d’exécutions de masse du XVIᵉ siècle

À Grenoble, en France, des archéologues ont mis au jour les vestiges d’une potence ainsi qu’une fosse commune de personnes exécutées, datant du milieu du XVIᵉ siècle. Cette découverte a été préservée par des couches sédimentaires pluriséculaires, formées à la suite des crues de deux rivières.

Lors des fouilles, les chercheurs ont identifié une fondation carrée en pierre et dix fosses funéraires contenant des corps jetés de manière désordonnée — au moins 32 individus. Selon l’Inrap, la structure a été identifiée comme la potence de la Porte-de-la-Roche, lieu officiel d’exécution relevant de la justice municipale.

Symbole de la justice et de la terreur

Les archives indiquent que la potence a été construite entre 1544 et 1547. Elle se composait de huit piliers en pierre reposant sur une base de plus de huit mètres de large, surmontée d’une structure en bois pouvant atteindre cinq mètres de hauteur. Le nombre de piliers reflétait le niveau de juridiction judiciaire : plus la cour était élevée, plus l’édifice était imposant.

Une « sépulture » infamante

Les personnes exécutées n’étaient pas inhumées selon le rite chrétien : leurs corps étaient jetés dans des fosses situées hors des murs de la ville. Une partie des victimes étaient probablement des protestants exécutés durant les guerres de Religion. Ce mode de traitement des dépouilles avait non seulement une fonction pratique, mais aussi un caractère punitif et démonstratif.

La potence aurait cessé d’être utilisée au début du XVIIᵉ siècle, lorsque les conflits religieux se sont apaisés et que Grenoble a entamé une phase d’expansion active.

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