L’Assemblée nationale française a rejeté samedi un amendement au budget de la Sécurité sociale pour 2026 qui visait à rendre obligatoire la vaccination contre la grippe pour les résidents des Ehpad et une partie des professionnels de santé.
La mesure, soutenue par le gouvernement, a été repoussée par 108 voix contre 95.
Selon le texte, sur recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS), la vaccination devait devenir obligatoire pour les résidents des Ehpad durant la saison épidémique, ainsi que pour les soignants exerçant dans certains secteurs définis par décret du Conseil d’État.
Les députés du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI) ont dénoncé une atteinte à la liberté individuelle.
« La liberté vaccinale est un principe fondamental. Il faut convaincre, pas contraindre », a déclaré le député RN Christophe Bentz.
La majorité, composée des groupes Renaissance, MoDem, Horizons, mais aussi des socialistes et des écologistes, a soutenu la mesure.
« C’est l’un des outils les plus efficaces de santé publique », a affirmé le député écologiste Hendrik Davi.
Les Républicains se sont divisés : certains ont voté pour, d’autres contre.
Les arguments du gouvernement
La ministre de la Santé Stéphanie Rist (Renaissance) a rappelé que 82 % des résidents d’Ehpad sont déjà vaccinés, contre seulement 25 % du personnel médical.
« Je regrette que l’article ait été rejeté. Il nous reste beaucoup à faire pour que la science retrouve sa place au cœur de notre société », a-t-elle déclaré.
Le député LFI Adrien Clouet a reconnu que le taux de vaccination des personnes âgées était satisfaisant, mais a soulevé la question du refus :
« Que fera-t-on des personnes qui refusent de se faire vacciner ? Seront-elles exclues de leurs établissements ? »
La ministre a précisé que les décisions seraient prises en concertation avec les directions et les comités de patients :
« Il ne s’agit pas d’exclure, mais de protéger. »