La France reprend l’exportation de combustible nucléaire usé vers la Russie après une pause de trois ans

Dans le port de Dunkerque, dans le nord de la France, dix conteneurs de déchets radioactifs ont été chargés à bord du navire russe Mikhaïl Doudine.

La cargaison devrait être livrée à l’usine Rosatom de Siversk (région de Tomsk) en vue de son démantèlement, rapportent l’AFP et Greenpeace.

Il s’agit d’hexafluorure d’uranium appauvri, résidu issu de la production de combustible nucléaire pour les centrales. La Russie importait activement ces déchets dans les années 1990 et au début des années 2000. Cette pratique avait été interrompue suite aux protests écologistes, avant d’être reprise en 2019 avec Rosatom, via un contrat avec l’Allemagne pour 12 000 tonnes, et un accord similaire avec EDF d’une valeur de 600 millions d’euros.

Valeur et risques pour l’environnement

Les queues d’uranium sont retraitées pour fabriquer du combustible nucléaire, mais environ 90 % des déchets radioactifs secondaires restent en Russie, alertent les écologistes. La France ne récupère que 10 % du matériau retraité, utilisé comme nouveau combustible pour la centrale de Cruas.

Les sanctions ne freinent pas le commerce nucléaire

Malgré les sanctions liées à la guerre en Ukraine, l’exportation de déchets nucléaires vers la Russie continue. Greenpeace qualifie ces accords d’« immoraux ».

« La France doit mettre fin aux contrats avec Rosatom, l’entreprise publique qui occupe la centrale nucléaire de Zaporijia », a déclaré Pauline Boillet, représentante de l’organisation, à AFP.

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