La dette mondiale continue de croître malgré des conditions financières plus strictes et un ralentissement du crédit.
Selon les données de l’Institute of International Finance (IIF), publiées par Reuters, le volume total des engagements des gouvernements, des entreprises et des ménages a atteint 307 000 milliards de dollars au deuxième trimestre. C’est 10 000 milliards de plus qu’à la fin de 2022, et environ 100 000 milliards de plus qu’il y a dix ans.
La dette augmente plus vite que l’économie
Le ratio dette/PIB mondial est monté à 336 %, marquant une progression pour le deuxième trimestre consécutif.
Ce mouvement s’explique par le ralentissement de la croissance nominale, sur fond d’affaiblissement de l’inflation, ce qui rend le poids de la dette plus visible dans la structure économique.
« Le ratio de la dette est reparti à la hausse après sept trimestres consécutifs de baisse. C’est avant tout lié à l’atténuation des pressions inflationnistes »,
souligne Emre Tiftik, directeur de la recherche sur le financement durable à l’IIF.
L’IIF estime que le ratio pourrait dépasser 337 % d’ici la fin de l’année, même si la croissance reste modérée.
Les économies développées concentrent l’essentiel de la hausse
Plus de 80 % de l’augmentation de la dette provient des économies avancées. Les plus fortes progressions ont été enregistrées aux États-Unis, au Japon, au Royaume-Uni et en France. Du côté des marchés émergents, la hausse est principalement portée par la Chine, l’Inde et le Brésil.
Des trajectoires divergentes selon les régions
L’IIF et Fitch Ratings soulignent une différence notable entre les économies avancées et les marchés émergents.
« Les marchés émergents reviennent globalement plus vite à leurs paramètres budgétaires d’avant crise que les économies développées », explique Todd Martinez, co-responsable du rating souverain chez Fitch.
Dans les ménages des économies émergentes, le niveau d’endettement reste supérieur à celui d’avant la pandémie, notamment en Chine, en Corée du Sud et en Thaïlande.
À l’inverse, dans les économies développées, la dette des ménages est tombée à son plus bas niveau depuis 20 ans.
Pas de pression critique immédiate pour les ménages. Malgré les chiffres élevés, l’IIF indique que la résilience financière des ménages demeure globalement stable, en particulier aux États-Unis, où l’épargne et les revenus atténuent partiellement l’impact de la hausse des taux.
