Une tendance accrue à la réduction du risque se manifeste sur les marchés financiers mondiaux. Après une série de ventes dans le secteur des technologies de pointe, les investisseurs se tournent davantage vers les obligations d’État. Ceci confirme le retour aux stratégies dites de « valeur refuge ».
C’est ce qu’indiquent les données publiées par Bloomberg le 5 novembre.
Le rendement des obligations américaines à 10 ans est tombé à son plus bas niveau depuis une semaine, autour de 4,05 %. Une dynamique similaire est observée en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon. La hausse du prix des obligations traduit la volonté des investisseurs de réévaluer le profil de risque de leurs portefeuilles.
Détails de la situation sur le marché boursier
Cette évolution est liée aux doutes croissants concernant la solidité des valorisations du secteur technologique, notamment dans les entreprises travaillant sur l’intelligence artificielle. Le PDG de Morgan Stanley, Ted Pick, et celui de Goldman Sachs, David Solomon, ont évoqué un risque de surchauffe et de futures corrections.
La pression a été particulièrement forte sur les fabricants de puces. En une seule journée, la capitalisation totale des entreprises de l’indice Philadelphia Semiconductor Index (SOX) a diminué d’environ 500 milliards de dollars. La vague de baisse s’est par la suite étendue aux marchés asiatiques.
Selon les analystes de TD Securities, une combinaison de facteurs — avertissements des banques, ralentissement économique aux États-Unis, incertitudes politiques à Washington et faible liquidité — favorise la demande pour des actifs considérés comme sûrs.
« La configuration actuelle du marché est favorable aux obligations d’État — elles restent la position défensive la plus liquide », souligne Prashant Newnaha, stratégiste taux chez TD Securities.
TD Securities prévoit une baisse du rendement des obligations américaines à 10 ans à 3,50 % d’ici fin 2026. DBS Bank anticipe pour sa part 3,8 % si la pression sur les actions se maintient.
Le transfert des capitaux des actions vers les obligations d’État reflète la montée de l’aversion au risque. Le secteur de l’intelligence artificielle, jusqu’ici moteur de la croissance des marchés américains, montre désormais des signes de surévaluation. Ce changement contraint les investisseurs à réévaluer la solidité du cycle boursier en cours.
