Le FCAS au bord de l’effondrement : Paris et Berlin envisagent une réduction radicale du projet en raison du conflit entre Airbus et Dassault

La France et l’Allemagne envisagent une quasi-refonte du programme FCAS — le plus grand projet de défense de l’UE, évalué à 100 milliards d’euros. En raison du conflit prolongé entre Airbus et Dassault Aviation, le développement du chasseur européen de nouvelle génération est pratiquement paralysé.

Le scénario jugé le plus réaliste pour sauver le programme serait de se concentrer exclusivement sur le système numérique de commandement — le “combat cloud”, destiné à relier avions, drones, radars et centres de commandement. Airbus, Thales et Indra travaillent déjà sur cette composante, rapporte Financial Times.

Des responsables affirment clairement : « L’Europe peut avoir plusieurs avions, mais elle a besoin d’un seul cloud de combat. »

Les raisons du conflit industriel

Le désaccord entre Airbus et Dassault sur la répartition des rôles dans la conception du futur avion est dans l’impasse. Dassault réclame un contrôle total du développement, en invoquant son expérience avec le Rafale, tandis que Berlin refuse de devenir « l’otage » d’un seul industriel. Certaines propositions internes allaient même jusqu’à remplacer la France par la Suède ou le Royaume-Uni.

La question du FCAS sera centrale lors des prochaines réunions des ministres de la Défense et lors des discussions entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz. D’ici la fin de l’année, Paris et Berlin devront décider s’il faut lancer le démonstrateur de l’avion ou abandonner ce volet du programme.

Malgré les tensions, les deux pays reconnaissent que l’Europe a besoin d’une infrastructure de défense numérique propre, qui réduirait sa dépendance envers les États-Unis.

Les industriels avertissent : « Le moment peut venir où nous resterons sans les Américains. »

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