L’OTAN se prépare-t-elle à un long affrontement avec la Russie ? L’Alliance approuve une augmentation des dépenses de défense

Les dirigeants de l’OTAN ont pris une décision stratégique visant à porter les dépenses de défense des pays membres à 5 % du PIB d’ici 2035. Ces ressources seront consacrées à une vaste modernisation — achat de chars, d’avions, de drones et de munitions.

La déclaration a été faite par le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, lors du Forum industriel de l’Alliance à Bucarest, le 6 novembre. Aux côtés du président roumain Nicușor Dan, il a souligné la nécessité d’une « nouvelle mobilisation industrielle » face à l’augmentation des menaces globales.

Selon Rutte, la décision a été initialement adoptée lors du sommet de La Haye en juin 2025. Il a ajouté que « l’argent, à lui seul, ne crée pas la sécurité — celle-ci dépend de capacités réelles, de technologies et de puissance militaire ».

Le secrétaire général a également affirmé que la Russie restera un facteur de déstabilisation même après la fin de la guerre en Ukraine. De plus, sa coopération avec la Chine, l’Iran et la Corée du Nord indiquerait une préparation à un affrontement de longue durée avec l’Occident.

Position de la Roumanie : la rééquipement comme nécessité

Le président roumain Nicușor Dan a soutenu la position de l’Alliance. Selon lui, la modernisation de l’armée « n’est pas un choix, mais une nécessité ».

« La guerre illégale de la Russie contre l’Ukraine se déroule à nos frontières, et les attaques hybrides ainsi que les incursions dans l’espace aérien des alliés montrent que l’OTAN doit être prête à tous les scénarios », a-t-il souligné.

Pression américaine et facteur Trump

L’initiative visant à atteindre 5 % du PIB fait directement suite aux pressions des États-Unis. Le président Donald Trump et le secrétaire à la Défense Pete Hegseth avaient auparavant appelé les alliés à augmenter leurs dépenses, dénonçant un « partage injuste » du fardeau financier.

Selon des sources de Bloomberg, certains pays — notamment l’Espagne, l’Italie et le Portugal — ont exprimé des doutes quant aux délais de mise en œuvre. En revanche, les États d’Europe de l’Est ont soutenu l’initiative, y voyant une garantie de protection collective.

Ainsi, l’OTAN entre dans une nouvelle phase — une ère de réarmement industriel et de consolidation stratégique. Face au « révisionnisme mondial », l’accent est mis non seulement sur les armes, mais aussi sur la supériorité technologique et morale de l’Occident — condition indispensable à la stabilité de l’ordre international.

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