Deux Français mis en examen dans une affaire de démantèlement d’un vaste réseau de trafic de drogue entre l’Espagne et la France

Deux ressortissants français récemment extradés du Maroc ont été officiellement mis en examen à Toulouse dans le cadre d’une enquête visant un réseau de trafic de drogue transnational. C’est ce qu’a annoncé dimanche le parquet de Toulouse.

Les deux hommes, âgés de 27 et 28 ans, sont soupçonnés de trafic de stupéfiants, d’importation organisée et de blanchiment d’argent entre janvier 2021 et février 2024, rapporte France Info.

Liens avec le réseau « Arai Farmers »

Selon le parquet, les suspects seraient parmi les dirigeants du réseau dit Arai Farmers, opéré depuis Barcelone et financé par des commanditaires installés au Maroc. Il est précisé que le groupe utilisait Telegram pour coordonner les livraisons.

Les deux hommes avaient fui au Maroc et faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt européen depuis avril 2024.

Arrestations précédentes et ampleur de l’enquête

En juin, l’un des premiers chefs présumés du réseau avait déjà été interpellé à son retour du Maroc et placé en détention. Les deux nouveaux mis en examen, tous deux multirécidivistes, avaient été arrêtés en février 2025 au Maroc, puis extradés vers la France et transférés à Toulouse.

Dans le cadre de l’enquête ouverte après une tentative d’assassinat en 2021, 40 suspects ont déjà été mis en examen, dont 15 placés en détention. D’après les enquêteurs, la structure criminelle organisait l’envoi de drogues vers plusieurs villes françaises en utilisant des appartements conspiratifs dans la région toulousaine.

Méthodes de transport et de blanchiment

Les cargaisons de cocaïne étaient acheminées depuis Barcelone à bord de véhicules spécialement modifiés, équipés de caches hydrauliques ou de réservoirs de carburant transformés.

L’enquête conjointe avec la Guardia Civil espagnole a également mis au jour un système de blanchiment reposant sur de fausses factures et des transferts en cryptomonnaies.

Un corridor frontalier toujours stratégique

Selon l’ancien procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé, la frontière franco-espagnole demeure l’un des principaux axes d’acheminement de stupéfiants : deux tiers des importations transitent par l’autoroute A9 le long de la Méditerranée.

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