L’Élysée dément les allégations de “méfiance” de Macron envers les négociateurs américains

L’Élysée a réagi vivement à une publication de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Il a été affirmé qu’Emmanuel Macron avait exprimé sa méfiance envers les médiateurs américains impliqués dans des consultations confidentielles sur une éventuelle fin de la guerre en Ukraine.

Selon Le Monde, la présidence française a officiellement rejeté l’interprétation avancée par Der Spiegel, soulignant que les conclusions du magazine allemand «ne correspondent pas aux comptes rendus internes» de la discussion entre dirigeants européens.

Ce que rapportait Der Spiegel

Dans les extraits d’une conversation téléphonique publiés par le journal allemand, il était notamment indiqué que :

  • Macron aurait mis en garde ses partenaires européens contre le risque d’un éventuel «abandonnement» de l’Ukraine par les États-Unis dans les discussions sur les arrangements territoriaux.
  • Le chancelier allemand Friedrich Merz aurait exprimé des doutes similaires concernant l’approche des négociateurs américains.
  • Le président finlandais Alexander Stubb aurait insisté sur la nécessité d’un rôle européen plus affirmé dans le processus.

Der Spiegel affirme que ces citations proviennent de deux participants anonymes aux consultations.

Réponse de l’Élysée : «Une telle formulation n’a jamais été prononcée»

À Paris, on estime que Der Spiegel a mal interprété l’échange. Un porte-parole de la présidence française a déclaré :

«Le compte rendu interne établi après la conversation ne contient aucune formulation semblable à celles citées par Der Spiegel.»

Il a également souligné que les évaluations privées de Macron sont cohérentes avec sa position publique, à savoir :

  • aucune décision concernant l’avenir de l’Ukraine ou de l’Europe ne peut être prise sans leur participation directe ;
  • certains points des propositions américaines nécessitent effectivement des clarifications — ce qui relève de la diplomatie normale, et non d’un signe de méfiance.

Positions de Berlin et d’Helsinki

Bien que Der Spiegel affirme que Merz et Stubb auraient eux aussi exprimé des réserves sur les initiatives américaines, leurs entourages respectifs ont refusé de commenter, invoquant la confidentialité de l’échange.

Selon le média allemand, le chancelier aurait néanmoins invité Kyiv à être «extrêmement attentif» aux propositions américaines, tandis que le président finlandais aurait estimé que l’Europe ne doit «pas laisser l’Ukraine seule face aux médiateurs externes».

Ce qui se cache derrière la rhétorique diplomatique

La position de la France demeure inchangée : Paris souhaite que les États européens jouent un rôle central dans toute négociation relative à la sécurité du continent.

Le scepticisme face à certains éléments américains ne relève pas de la défiance mais traduit l’approche stratégique française :

  • l’Europe doit être acteur à part entière, non simple observatrice ;
  • tout accord touchant le continent doit garantir transparence et sécurité ;
  • Paris évite les divergences publiques avec Washington tout en affirmant sa propre autonomie stratégique.

Pour l’Élysée, l’article de Der Spiegel déforme le ton et le contenu de la conversation en transformant de simples nuances diplomatiques en pseudo-révélation.
La présidence française considère donc ces interprétations comme erronées et déconnectées de la réalité des échanges entre dirigeants européens.

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