Sébastien Lecornu sort sur le perron de Matignon et annonce d’une voix ferme qu’« il y a toujours une majorité » pour faire adopter le budget 2026. Pourtant, les députés viennent de rejeter la partie recettes. Malgré cela, le premier ministre veut montrer que les discussions avancent, car, selon lui, « pour la première fois, des députés se sont parlé ». Ils ont cherché des compromis et ont travaillé ensemble, même brièvement.
Puis il explique qu’il doit, devant les Français, clarifier le moment politique. Il affirme vouloir éviter un blocage, mais il dénonce aussitôt une dérive qu’il juge inquiétante. Il pointe « une forme de cynisme » et met en cause La France insoumise et le Rassemblement national. Selon lui, ces deux forces entretiennent une logique d’affrontement qui risque d’enliser le processus budgétaire.
Selon Le Monde, Lecornu insiste : les parlementaires doivent défendre l’institution parlementaire, pourtant certains parlent d’échec, ce qu’il trouve « stupéfiant ». Il appelle alors ceux qui veulent avancer à « rompre les ponts » avec ceux qui cherchent délibérément le blocage. Il dramatise la situation, mais cherche aussi à rallier une majorité de raison. Enfin, il annonce une série de rencontres politiques et sociales.
« Je vais recevoir l’ensemble des formations politiques représentées à l’Assemblée nationale et au Sénat », précise-t-il.
Il évoque aussi une réunion exceptionnelle du gouvernement, un rendez-vous avec les groupes qui soutiennent l’exécutif et, pour la première fois depuis septembre, un retour au dialogue avec les partenaires sociaux.
Ainsi, Lecornu veut reprendre la main. Il tente de montrer que le gouvernement garde le contrôle, même si la bataille du budget s’annonce difficile. Le premier ministre joue l’équilibriste : rassurer, dénoncer et mobiliser, tout en cherchant un chemin étroit entre tensions politiques et recherche de stabilité.