journaliste britannique né à Kiev, y voit un document trouble, ambigu, trop proche des intérêts de Moscou. Et la question s’impose partout : « S’agit-il d’un plan de paix ou d’une opération d’influence russe ? »
Pomerantsev connaît les méthodes du Kremlin. Il les décrit depuis des années dans ses travaux sur la propagande russe. Et il constate une logique constante. La Russie conçoit la diplomatie comme une arme de guerre. Elle l’utilise avec la même intensité que l’action militaire, le renseignement ou l’information.
Il souligne cette mécanique brutale :
« La Russie utilise la diplomatie comme une arme de guerre à part entière ».
Ainsi, Moscou mélange négociation et violence. L’expert rappelle l’exemple syrien : discussions interminables, puis bombardements massifs, puis nouvelles discussions. Un rythme calculé, froid, stratégique. Pour lui, le Kremlin ne sépare jamais les outils : diplomatie, opérations informationnelles, pression militaire. Tout fonctionne ensemble.
En revanche, les Occidentaux adoptent une approche différente. Ils distinguent un plan politique d’une opération d’influence. Ils pensent en compartiments. Les Russes, eux, pensent en ensembles. Et cette divergence crée la confusion actuelle.
Cette confusion devient encore plus forte lorsque le document, censé favoriser la paix, reprend des positions largement alignées sur Moscou. Pomerantsev voit là un danger majeur : laisser croire qu’un compromis existe alors que le Kremlin continue une guerre totale.
Il invite donc à regarder ce « plan » non comme une initiative neutre mais comme un outil possible du jeu géopolitique russe, où chaque mot compte et où la paix sert parfois à masquer une offensive.
