Derrière les fausses négociations entre Moscou et Washington, le Kremlin déroule une stratégie limpide.
Vladimir Poutine n’entend pas faire la paix. Il utilise la diplomatie comme un outil tactique pour poursuivre et intensifier la guerre, explique Benjamin Quénelle, spécialiste de la Russie, lors d’un tchat avec les lecteurs du Monde.
Depuis près d’un an, Donald Trump promet la fin des combats. Pourtant, rien ne change sur le terrain.
Pour le chef du Kremlin, « la diplomatie n’est que la continuation de la guerre par d’autres moyens ».
Moscou cherche à gagner du temps, à affaiblir l’Ukraine, mais aussi à accentuer la pression sur les Européens.
Les exigences russes restent maximalistes. Poutine réclame des territoires que son armée n’a pas conquis et vise, à terme, un changement de pouvoir à Kiev.
«Toute l’Ukraine est nôtre, et là où un soldat russe met le pied, cela nous appartient », a déclaré Vladimir Poutine.
Sur le plan intérieur, l’économie russe s’essouffle. Le ministre du développement économique a lui-même alerté sur un risque de récession. Mais le Kremlin choisit de passer outre les signaux d’alarme, prêt à sacrifier croissance et ressources humaines pour maintenir l’effort de guerre.
Quant à l’après-Poutine, il reste incertain. Sa disparition pourrait ouvrir une brève fenêtre de changement, attendue par des élites aujourd’hui étouffées. L’Europe, avertit Quénelle, doit s’y préparer. Car le pire n’est jamais exclu.