Une nouvelle vague de résonance informationnelle en Europe a été provoquée par une publication du quotidien français Le Monde, qui affirmait que l’Ukraine aurait accepté une proposition américaine visant à la création d’une zone démilitarisée — ou zone tampon — dans le Donbass.
À Kyiv, ces déclarations ont été qualifiées d’inexactes et déformant le sens réel des échanges avec les représentants des autorités ukrainiennes.
Ce qu’a écrit Le Monde
Le média français a publié un article dont le titre suggérait explicitement que Kyiv serait prêt à consentir à une « concession majeure » en vue de mettre fin à la guerre. Les journalistes se sont appuyés sur des propos attribués à Mykhaïlo Podoliak, conseiller du chef du Bureau du président, interprétant ses paroles comme une acceptation du principe d’une zone démilitarisée impliquant le retrait des forces ukrainiennes et russes par rapport à la ligne de front actuelle.
L’article évoquait également une éventuelle participation de missions internationales d’observation, mentionnant notamment le souhait de l’Ukraine de voir des représentants des États-Unis intégrés à ces mécanismes.
La position du Bureau du président : une interprétation erronée
Dans un commentaire adressé aux médias ukrainiens, Dmytro Lytvyne, conseiller du président pour les questions de communication, a précisé qu’il ne s’agissait nullement d’un accord ni même d’une disposition à mettre en œuvre un plan concret. Selon lui, les propos concernaient uniquement une discussion théorique générale sur différents formats possibles de garanties de sécurité.
Il a souligné que Le Monde avait présenté les déclarations de Podoliak hors de leur contexte, alors que, lors de l’entretien, il était clairement indiqué que toutes ces options relevaient exclusivement du domaine conceptuel et préliminaire.
Ce que Podoliak a réellement déclaré
Le Bureau du président rappelle que Podoliak parlait de la pratique courante dans tout processus de négociation, lorsque les parties examinent un large éventail de mécanismes potentiels — allant des formats techniques de contrôle à d’éventuelles zones de séparation.
Cela ne signifie en aucun cas que l’Ukraine ait accepté l’un ou l’autre de ces modèles.
Le message central de Kyiv demeure inchangé : toute décision relative aux conditions de la fin de la guerre ne peut être prise qu’au niveau du président, et dans certains cas, avec la participation directe du peuple ukrainien.
Le contexte des négociations
Le 8 décembre, le président Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il n’existait pas de position commune parmi les participants au processus de négociation concernant le futur format de règlement de la situation dans le Donbass.
Lors d’un échange avec des journalistes le 11 décembre, il a également indiqué que les États-Unis insistaient pour qu’un cessez-le-feu complet n’intervienne qu’après la signature d’un accord-cadre de paix. Cela signifie que les paramètres stratégiques de sécurité sont envisagés de manière globale, et non isolée.
Pourquoi la question d’une zone tampon surgit aujourd’hui
Selon des sources issues de cercles diplomatiques, plusieurs pays occidentaux étudient actuellement différents scénarios de la future architecture de sécurité dans le Donbass — mais uniquement à un niveau conceptuel. Des modèles similaires ont déjà été appliqués dans d’autres conflits, où des zones spéciales assorties d’un contrôle international servaient à séparer les parties.
Pour l’Ukraine, il est toutefois crucial que de tels scénarios ne portent pas atteinte à sa souveraineté et ne conduisent pas à un « gel » du conflit au bénéfice des intérêts russes.
Ce que l’on sait à cet Etape
Aucun accord réel concernant la création d’une zone tampon n’existe à ce jour.
Toutes les discussions se déroulent exclusivement dans le cadre de débats généraux sur les garanties de sécurité.
Les décisions finales relèvent du président de l’Ukraine et, à l’heure actuelle, aucune décision de ce type n’a été prise.
À Kyiv, les autorités appellent les médias internationaux à éviter toute simplification excessive dans le traitement du thème des négociations, soulignant que des formulations imprécises peuvent attiser les tensions et créer une perception erronée de la position ukrainienne sur des questions clés de sécurité nationale.
