À Nantes, un animateur périscolaire comparaîtra devant le tribunal correctionnel les 15 et 16 décembre, accusé d’agressions sexuelles sur 13 enfants âgés de 3 à 6 ans. Frédéric S., 53 ans au moment des faits, travaillait dans une école maternelle de Rezé, où il accompagnait les enfants à la cantine, à la sieste et après la classe.
Selon Le Monde, les dossiers judiciaires décrivent des témoignages concordants, recueillis auprès de très jeunes enfants. Certains présentent aujourd’hui des troubles post-traumatiques sévères. Alinor, 3 ans, a cessé de parler, souffre de manifestations cutanées liées au stress et développe des comportements violents. Sa mère rapporte ces mots bouleversants : « Elle disait que c’était sale et qu’elle voulait l’enlever parce que Frédéric y avait touché. »
L’affaire éclate au printemps 2019, après plusieurs révélations faites à des parents, souvent accompagnées de la notion de « secret » imposé par l’adulte. Une autre fillette de 4 ans décrit un geste déplacé et précise : « Il avait dit “tu dis pas à ta maman”, mais moi je l’ai dit. »
Suspendu après un premier signalement, l’animateur nie l’intégralité des faits. Son avocat conteste fermement la méthodologie de recueil de la parole des enfants, qu’il juge biaisée.
Le procès devra trancher entre la crédibilité de témoignages d’enfants très jeunes et la défense d’un homme qui rejette toute responsabilité. Un enjeu judiciaire majeur, au cœur de la protection de l’enfance.
