Un président qui rend fou ? Le mythe du “Trump Derangement  syndrome”

Le monde trumpiste a trouvé une formule pour disqualifier toute opposition : le « Trump derangement syndrome » (TDS). Derrière cette expression, une accusation grave. Les adversaires de Donald Trump souffriraient d’une obsession irrationnelle, d’une perte de contact avec la réalité, voire d’un trouble mental.

Selon Le Monde, en mai 2025, deux élus républicains, Warren Davidson et Barry Moore, ont franchi un cap. Ils ont déposé une proposition de loi visant à contraindre les National Institutes of Health à étudier ce prétendu syndrome. Ils dénoncent une « épidémie qui touche la gauche », responsable selon eux de divisions familiales, de tensions nationales et même de violences.

Dans la rhétorique MAGA, tout devient symptôme. Questionner l’ingérence russe de 2016, évoquer des conflits d’intérêts, contester le mythe du “deep state”, ou critiquer les expulsions de migrants jugées anticonstitutionnelles : tout relève du TDS. L’argument fonctionne comme un bouclier absolu. Il évite le débat. Il invalide la critique.

Pourtant, aucun fondement psychiatrique sérieux ne confirme l’existence de ce syndrome. En revanche, de nombreux démocrates décrivent une colère réelle, une fatigue morale, un sentiment d’asphyxie démocratique à chaque prise de parole du président. Trump ne rend peut-être pas fou au sens clinique. Mais il attise les passionsradicalise les camps et transforme la politique en champ émotionnel permanent.

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