Le gouvernement entend franchir un cap législatif majeur. Mercredi, le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a annoncé sa volonté d’inscrire explicitement l’interdiction de travailler après avoir consommé des stupéfiants dans le Code du travail. L’objectif : renforcer la sécurité, clarifier le droit et répondre à la montée des risques professionnels liés à l’usage de drogues.
Selon Le Figaro, les entreprises disposent déjà de leviers. Le ministre rappelle que les employeurs peuvent organiser des dépistages inopinés, à condition que le règlement intérieur le prévoie et que les postes le justifient. Refuser un contrôle expose le salarié à des sanctions disciplinaires, pouvant aller jusqu’au licenciement. Mais l’exécutif souhaite aller plus loin et donner une base légale claire et nationale.
Le gouvernement insiste aussi sur la prévention. Jean-Pierre Farandou souligne que le cinquième plan santé au travail, attendu au premier semestre 2026, renforcera l’accompagnement des employeurs. Il prévoit de mobiliser davantage les services de prévention et de santé au travail, de sensibiliser les salariés et d’améliorer la prise en charge des personnes consommatrices de stupéfiants. Le ministre précise : « Nous devons agir en amont, sans stigmatiser, mais sans naïveté ».
Le cadre pénal existe déjà. Le Code de la santé publique punit l’usage illicite de stupéfiants d’un an de prison et 3 750 euros d’amende, avec des peines aggravées pour les agents publics et les personnels de transport. Le Code du travail, lui, réglemente strictement l’alcool sur le lieu de travail.
Enfin, l’exécutif prépare un projet de loi contre le narcotrafic, examiné au premier semestre 2026. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, annonce un durcissement de l’arsenal judiciaire, avec notamment l’alignement du régime des narcotrafiquants sur celui des terroristes.
