L’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, appliquée depuis mars, crée une confrontation directe entre la DGAC et l’ONG Transport & Environnement. L’administration affirme que cette hausse bouleverse les équilibres du marché. Elle estime que le coût additionnel agit comme « deux points d’inflation » sur les prix et que les compagnies répercutent intégralement cette charge sur les voyageurs. Elle observe ainsi un recul de la compétitivité de la destination France et alerte sur un risque d’érosion du trafic.
Selon Le Monde, l’ONG refuse cette lecture. Son responsable pour la France souligne que les données disponibles restent trop récentes. Il explique que plusieurs facteurs — la demande mondiale, les stratégies tarifaires, la saisonnalité — brouillent l’analyse. Selon lui, personne ne peut isoler l’effet réel de la TSBA après quelques mois seulement.
Le débat devient politique. D’un côté, les acteurs du transport dénoncent une pression fiscale qui menace l’attractivité du pays. De l’autre, les organisations écologistes rappellent que le secteur doit contribuer davantage à la transition climatique et que la France reste en retard sur la taxation environnementale. Les deux camps mobilisent leurs propres études, leurs propres calculs, leurs propres arguments.
Ainsi, la TSBA se transforme en symbole d’un affrontement plus large : comment financer la transition sans fragiliser un secteur stratégique ? La question reste ouverte, mais la bataille des chiffres — déjà intense — s’annonce durable.
