Un drone survole lundi soir, à deux reprises, le site Eurenco de Bergerac. L’usine produit jusqu’à 1 200 tonnes de poudre par an pour l’armée française. Les équipes du site ne parviennent ni à identifier l’engin ni à intercepter son opérateur. La préfecture ouvre immédiatement une enquête et confirme une intrusion « préoccupante ».
Ainsi que le souligne Le Monde, une source policière précise que le drone apparaît vers 19 heures et évolue au-dessus d’une zone strictement interdite. Les forces de sécurité recherchent toujours le télépilote.
La préfecture annonce : « La sécurité du site reste une priorité absolue et nous renforçons la surveillance dès la constatation du survol. »
Eurenco prépare une plainte et coopère avec les enquêteurs.
Le site périgourdin occupe une place stratégique. Eurenco, leader européen des poudres et explosifs, exploite quatre implantations en France, en Suède et en Belgique. L’entreprise emploie environ 1 700 personnes et réalise près de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Ses poudres alimentent l’ensemble des munitions françaises, des bombes aux missiles, en passant par les obus.
L’unité de Bergerac, récemment inaugurée, symbolise une relocalisation stratégique. Après une délocalisation en 2007 faute de commandes, la France ramène cette production au moment où l’Europe réarme rapidement. Le survol illégal ravive les inquiétudes autour de la sécurité industrielle et de la protection des sites sensibles.