Un mouvement silencieux, mais lourd de sens, touche aujourd’hui l’épargne française. Face à une incertitude politiquequi s’installe et à la perspective de nouvelles pressions fiscales, de nombreux foyers aisés cherchent désormais une solution simple : protéger leur capital. Les signaux s’accumulent, et ils montrent un basculement profond. Des fortunes établies, mais aussi des entrepreneurs, des cadres et de petits patrons déplacent une partie croissante de leur épargne vers la Suisse et le Luxembourg.
Benjamin Le Maître, gestionnaire de fortune, observe ce basculement avec précision : « La dissolution a marqué une vraie rupture. Depuis juin 2024, le nombre de demandes de contact a été multiplié par trois. »
Selon lui, cette dynamique ne retombe plus. Les investisseurs veulent sécurité, stabilité et visibilité, autant de garanties qu’ils ne trouvent plus en France.
D’après Le Figaro, le phénomène reste discret, mais il inquiète, car il s’inscrit dans un contexte où les comptes publics se dégradent et où le budget 2026 annonce de nouvelles taxes. Ainsi, une forme de réflexe s’installe : anticiper, transférer, parfois même envisager l’exil.
Les données venues du Grand-Duché confirment cette tendance. Elles montrent une montée constante des placements français dans les produits luxembourgeois. La Suisse, elle, continue d’attirer ceux qui veulent allier confidentialité, stabilité bancaire et protection patrimoniale.
Ce glissement révèle un malaise plus profond : un doute sur la capacité du pays à offrir un cadre durable pour l’épargne. Et même si l’exode reste discret, il s’apparente déjà à un signal d’alerte.