La Corée du Nord a pour la première fois reconnu publiquement la présence de ses militaires en Russie, où ils ont mené des missions directement liées à la guerre contre l’Ukraine. Le leader nord-coréen Kim Jong Un a rencontré le 528ᵉ régiment du génie, de retour de la « zone de combat à l’étranger », rapporte l’Agence télégraphique centrale de Corée (CTAC).
Neuf morts : un symbole de reconnaissance limitée
Dans son discours, Kim Jong Un a souligné que le régiment avait été déployé dans la région de Koursk au début du mois d’août et avait accompli avec succès sa « mission d’ingénierie militaire ». Il a également reconnu pour la première fois neuf morts en 120 jours de mission.
Pour Pyongyang, où les informations sur les pertes sont strictement censurées, cette reconnaissance est exceptionnellement ouverte. Les sources ukrainiennes signalent des pertes beaucoup plus importantes : en janvier 2025, environ 4 000 militaires nord-coréens auraient été tués dans la région de Koursk. Ainsi, le chiffre officiel de « neuf morts » représente une estimation minimale, sûre pour le public interne de la Corée du Nord.
D’une opération secrète à un message de propagande
Auparavant, la participation de la Corée du Nord à la guerre était soigneusement dissimulée : les morts étaient parfois inscrits comme des « Touvas », et leurs visages étaient effacés. Aujourd’hui, la cérémonie de retour du régiment transforme cette opération secrète en une démonstration publique de loyauté au régime, présentant les soldats comme un symbole de « courage » et de « dévouement total » au Parti.
Conséquences stratégiques pour le Kremlin
La reconnaissance publique de l’implication de la Corée du Nord dans le déminage de la région de Koursk montre également que la Russie ne parvient pas à gérer seule ces opérations ou cherche à économiser ses ressources, en confiant des tâches dangereuses à son allié. La participation de Pyongyang ne se limite plus à la fourniture d’armes ou au soutien politique — il s’agit d’une intervention directe dans les opérations militaires contre l’Ukraine, révélant un nouveau niveau de coopération entre Moscou et Pyongyang.