Le ministère de la Transition écologique crée la surprise avec un projet de décret qui veut simplifier la destruction des haies, tout en rappelant l’objectif officiel de gagner 50 000 km de haies d’ici à 2030. Le contraste frappe immédiatement, car ce texte arrive moins d’un an après le Pacte en faveur de la haie, présenté comme un pilier de la stratégie biodiversité du gouvernement.
D’après Actu-Environnement, le décret, soumis à consultation publique jusqu’au 16 décembre 2025, cherche avant tout à alléger les procédures administratives. Le ministère propose donc de réduire les délais de traitement et d’uniformiser les règles, afin de répondre aux demandes récurrentes du monde agricole. Cependant, cette volonté d’assouplissement suscite rapidement des critiques, car elle semble freiner l’objectif national de restauration écologique.
Les haies jouent pourtant un rôle central : elles protègent les sols, stockent du carbone, créent des corridors pour la faune et limitent l’érosion. Les organisations environnementales rappellent que la France a perdu près de 70 % de ses haiesdepuis les années 1950. Et malgré les engagements du gouvernement, la dynamique de suppression reste forte dans plusieurs régions agricoles.
Cette contradiction nourrit une forme d’ambiguïté politique, car le ministère communique simultanément sur un objectif ambitieux de replantation et sur une simplification permettant davantage de destructions. Ce paradoxe place la consultation publique au cœur d’un débat délicat, où se confrontent impératifs économiques, exigences environnementales et incohérences réglementaires.
