Un collectif de personnalités, dont Corinne Lepage, Jean Jouzel et Jean-Baptiste de Foucauld, alerte sur un paradoxe central. La société parle de transition, pourtant les citoyens avancent sans visibilité sur l’impact réel de leurs décisions. Le journal Le Monde affirme que les auteurs constatent que les pouvoirs publics multiplient les normes, mais ne donnent toujours pas l’information essentielle : le coût carbone de chaque choix.
Ils rappellent que, lorsque nous achetons un produit, nous ignorons la quantité de gaz à effet de serre libérée durant sa fabrication et son transport. Lorsque nous finançons un projet, nous ne savons pas comment il influence les émissions futures. Ils écrivent :
« Nous agissons sans avoir aucune visibilité sur la conséquence de nos choix pour l’atmosphère. »
Le collectif propose deux leviers simples. D’abord, afficher à côté du prix le « contenu carbone » du produit. Ensuite, indiquer pour chaque investissement son « rendement carbone », afin de mesurer son effet sur les émissions à long terme. Ils estiment que la diffusion systématique de ces deux données alignerait les décisions économiques sur les objectifs climatiques.
Ils soulignent que les outils existent. La comptabilité carbone cumulative, développée par l’économiste Ulf von Kalckreuth, permet à une entreprise de calculer, à partir de données comptables et publiques, l’empreinte carbone de ce qu’elle vend. L’opération reste simple, même pour une petite structure, et les résultats gagnent en précision lorsque les fournisseurs partagent leurs propres données.
Ils mettent également en avant l’initiative Label Transmission, fondée sur une démarche volontaire. Chaque producteur transmet à ses clients le contenu carbone de ses biens, et chaque client prend cette information en compte. Cette transparence crée une dynamique vertueuse : les acteurs réduisent leurs impacts, comparent leurs résultats et orientent leurs choix avec cohérence.
Le collectif appelle ainsi à une révolution de la transparence, condition indispensable pour transformer réellement l’économie.
