Budget 2026 : le Sénat écrase la surtaxe et plonge l’État dans l’équation impossible

Le budget 2026 provoque une nouvelle fracture entre le gouvernement et le Sénat, qui choisit d’amputer sévèrement les recettes voulues par l’exécutif. Les sénateurs rejettent d’abord la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, mesure censée rapporter quatre milliards d’euros. Ils affirment privilégier des économies sur la dépense plutôt qu’un prélèvement supplémentaire.

Jean-François Husson explique : « Le gouvernement taxe par facilité au lieu de réduire la dépense ».

Selon FranceInfo, la majorité sénatoriale vide le projet de taxe sur le patrimoine financier des holdings patrimoniales. Le gouvernement espérait un milliard. Or, la version du Sénat ne génère qu’une « petite centaine de millions », déplore la ministre Amélie de Monchalin. Le texte sénatorial change complètement l’approche : il impose une taxe de 20% sur les biens somptuaires — yachts, chevaux, vins rares, logements de fonction — et supprime bijoux, métaux précieux ou œuvres exposées au public du périmètre de l’impôt.

Les sénateurs frappent ensuite l’IFI, dont le rendement baisse de 600 millions d’euros. Ils relèvent le seuil d’imposition à 2,57 millions afin, selon Sylvie Vermeillet, de « ne pas imposer des ménages touchés par la flambée immobilière ». Ils retirent aussi l’investissement locatif de l’assiette, mais ajoutent les liquidités, placements financiers, ainsi que quelques biens divers : objets précieux, voitures de luxe, yachts, avions et cryptomonnaies.

Cependant, ces décisions ne restent que provisoires. Le texte doit encore passer par la commission mixte paritaire, puis revenir à l’Assemblée nationale, où l’équilibre final du budget se jouera.

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