Le contrat obsèques repose sur une certitude : le sinistre surviendra un jour. Ce marché connaît une croissance rapide. En 2024, près de 6 millions de Français détenaient une assurance destinée à financer leurs funérailles, soit 38 % de plus qu’en 2015. Les cotisations, elles, ont bondi de 44 % en dix ans, pour un chiffre d’affaires proche de 2 milliards d’euros.
Selon Le Monde, mais cette expansion s’accompagne de dérives inquiétantes. Les plaintes d’assurés se multiplient auprès de l’UNAF et du Médiateur de l’assurance, Arnaud Chneiweiss. Le nombre de saisines a triplé depuis 2020. Les griefs reviennent souvent : défaut de conseil, démarchage abusif, clauses choquantes et cotisations disproportionnées au regard des prestations.
Surtout, ces contrats ne répondent pas toujours à un besoin réel. En cas de décès, les proches peuvent déjà prélever jusqu’à 5 830 euros sur les comptes du défunt pour régler les frais funéraires. « Ces contrats ne sont pertinents que pour ceux qui n’ont pas la capacité à épargner », rappelle Marion Chartier, de la Médiation de l’assurance.
À cela s’ajoutent le capital-décès de la Sécurité sociale pour certaines catégories et des contrats de prévoyance collective proposés par des employeurs.
Avant de souscrire, les autorités appellent donc à évaluer sa situation, à lire attentivement les clauses et à se méfier des promesses commerciales anxiogènes. Une assurance obsèques mal choisie peut alourdir la facture au lieu de soulager les proches.
