L’Union européenne acte un tournant majeur de sa politique climatique. Ce mardi, la Commission dirigée par Ursula von der Leyen enterre l’un des symboles du Green Deal lancé en 2019 : l’interdiction de vendre des voitures thermiques neuves après 2035. Officiellement, Bruxelles parle d’un « ajustement ».
Selon Le Figaro, la réduction des émissions de CO₂ imposée aux constructeurs ne sera plus de 100 %, mais de 90 % à l’horizon 2035. Ce changement acte une vérité désormais assumée : le tout-électrique ne constitue plus un horizon crédible à court terme. Le signal politique est clair. L’ère du dogme touche à sa fin.
En 2019, le contexte était tout autre. Les élections européennes plaçaient l’écologie au cœur du débat. Le pacte vert promettait un projet fédérateur. La France portait une ambition climatique renforcée.
Depuis, la donne a changé. L’industrie automobile européenne affronte une concurrence chinoise agressive, des chaînes d’approvisionnement fragilisées et une acceptabilité sociale en recul. Les consommateurs hésitent. Les constructeurs alertent. Les États membres doutent.
En assouplissant sa trajectoire, l’Union européenne cherche désormais un équilibre fragile entre ambition climatique, réalisme industriel et stabilité politique. Le virage est discret dans la forme, mais profond dans ses conséquences.
