Le marché du travail se replie encore. L’Insee observe plus de 60 000 emplois salariés détruits dans le secteur privé au troisième trimestre 2025. Le volume de l’emploi recule de 0,3 % entre juin et septembre. Sur un an, la France perd 112 100 postes, soit 0,5 % de moins qu’à la même période précédente. Cette glissade s’inscrit dans un climat d’incertitudes politiques et budgétaires.
D’après Le Monde, le mouvement met fin à près de quatre années de progression continue. Après la pandémie, les entreprises recrutentmassivement pour accompagner la reprise. Le boom de l’apprentissage alimente aussi cette dynamique. L’aide exceptionnelle créée en 2020 dans le plan de relance joue un rôle décisif. Selon Bruno Coquet, chercheur associé à l’OFCE, elle permet de générer 458 000 emplois, « dont 252 000 n’auraient jamais vu le jour sans ce soutien ».
La réduction récente des aides freine cette mécanique. Le marché du travail réagit immédiatement. Les entreprises ralentissent leurs embauches. Les contrats d’apprentissage, qui soutiennent jusqu’ici l’emploi des jeunes, s’effritent. La France entre ainsi dans une phase où la question de l’investissement public et du soutien ciblé à l’emploi revient au premier plan.
La fin de 2023 marque pourtant un niveau record d’apprentis, mais l’année 2025 confirme un retournement. Cette contraction relance le débat sur la place de l’apprentissage dans les politiques d’emploi et sur sa contribution au dynamisme économique national.
