Guerre hybride : Moscou ouvre une ère de confrontation totale en Europe

Le système international bascule vers un monde multipolaire, et cette transition ouvre la voie à une guerre hybride. Ce modèle mélange actions militaires classiques et opérations non militaires, comme les cyberattaques, l’ingérence informationnelle, le sabotage ou l’usage de drones. Rien n’est déclaré officiellement, et donc les États peinent à attribuer les attaques et à répondre.

D’après The Conversation, la Russie s’impose comme l’acteur central de cette dynamique. Depuis son discours de Munich en 2007, Vladimir Poutine affirme son rejet d’un monde unipolaire et appelle à un ordre multipolaire. Ensuite, Moscou attaque la Géorgie, annexe la Crimée, puis lance en 2022 une guerre ouverte contre l’Ukraine.
En parallèle, le Kremlin développe une guerre hybride continue contre les pays européens qui soutiennent Kyiv. Ainsi, des drones russes traversent depuis septembre l’espace aérien de plusieurs États, dont la Belgique. Des aéroports à CopenhagueBruxelles et Munich voient leurs activités perturbées par des appareils d’origine inconnue.

Cette stratégie s’inscrit dans l’héritage de la Guerre froide, qui a structuré les rapports entre démocraties et régimes autoritaires. Malgré la coopération post-soviétique, Poutine nourrit une vision revancharde. Il lance l’offensive contre l’Ukraine pour restaurer un « empire » et impose sa lecture du monde. Il décrit l’invasion comme une « opération spéciale », prétexte qu’il justifie par une dérive néonazie fictive.

Mais le Kremlin exige plus : en décembre 2021, il réclame à l’OTAN un retour aux frontières de 1991, et donc une réduction drastique de sa présence en Europe. Cette revendication confirme une stratégie visant à remodeler l’ordre européen, grâce à la force militaire mais aussi à l’arme hybride, devenue signature du pouvoir russe.

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