Dix ans après les faits, la justice a fini par rattraper le suspect. À Poitiers, un homme de 28 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour un viol commis en juin 2015. Les enquêteurs l’ont identifié grâce à une méthode encore rare en France : la généalogie génétique. Selon le parquet, le suspect a reconnu les faits.
Selon Le Figaro, le 23 juin 2015, la victime faisait son jogging le long d’une rivière lorsqu’un homme l’a attaquée. Il l’a menacée avec un tournevis, l’a étranglée, puis violée. À l’époque, l’enquête piétine malgré la présence d’un ADN exploitable sur la scène de crime.
La percée intervient grâce à l’ADN d’un proche du suspect, référencé dans une base de données génétique étrangère. Cette technique repose sur la comparaison de profils ADN issus de tests réalisés par des particuliers pour connaître leurs origines. Ces bases, interdites d’usage en France, appartiennent à des entreprises américaines.
Pour contourner cet obstacle juridique, les magistrats ont activé les mécanismes classiques de coopération judiciaire internationale. Le parquet de Nanterre précise qu’un juge du PCSNE a adressé une commission rogatoire internationale aux autorités américaines afin d’effectuer les comparaisons nécessaires, en toute légalité.
L’affaire relance le débat sur l’encadrement juridique de la généalogie génétique. En octobre, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé sa future autorisation par la loi. Cette technique avait déjà permis, fin 2022, l’arrestation du «prédateur des bois», avec l’aide du FBI. Une avancée majeure, mais encore strictement encadrée.
