Deepfakes, harcèlement, menaces : l’offensive des masculinistes contre les femmes

La violence numérique contre les femmes explose. Les attaques se multiplient sur les réseaux, sur les forums et dans les messageries privées. Les chiffres alarmants le confirment : 85 % des femmes dans le monde déclarent avoir subi ou observé des violences en ligne. L’essor de l’IA générative aggrave encore ces dérives. Les auteurs créent des deepfakes pornographiques, organisent du doxing et orchestrent du harcèlement de masse.

Selon France 24, une idéologie masculiniste, structurée et militante, prend désormais de la place dans l’espace numérique. Les discours d’incels, les influenceurs misogynes et les communautés « anti-woke » forment un écosystème cohérent. Ils diffusent leur contenu en quelques minutes grâce aux algorithmes. Ils façonnent ainsi une culture où la misogynie devient banale, presque légitime.

Les experts parlent d’un mouvement collectif. Ils décrivent une idéologie qui glorifie la violence, encourage la vengeance et présente les hommes comme des victimes d’un féminisme “envahissant”.

La chercheuse Stéphanie Lamy explique : « Les masculinismes constituent une offre idéologique complète, fondée sur la collaboration, la radicalisation et la valorisation de la violence. »

Cette dynamique dépasse les fantasmes de « loups solitaires ». Des groupuscules coordonnent leurs actions. Ils encouragent des attaques contre des féministes, des journalistes, des élues ou des artistes. Plusieurs enquêtes en France montrent des projets d’attentats contre des femmes, soutenus par des réseaux incels ou MGTOW.

Lamy résume : « Il n’existe pas de solitaires. La propagande façonne les réflexes, prépare les passages à l’acte. »

Le phénomène crée un angle mort majeur pour les autorités. La société banalise ces violences, tandis que les plateformes laissent circuler les contenus misogynes. La politisation du numérique accélère tout : plus les femmes occupent l’espace public, plus les groupes masculinistes organisent des attaques.

Cette offensive digitale devient un instrument idéologique. Elle sert à intimider, faire taire, punir et rappeler une vision patriarcale du monde. Elle transforme la haine en stratégie collective. Elle menace non seulement les femmes, mais aussi la démocratie.

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