La décision de la 34ᵉ Assemblée de l’Organisation maritime internationale est devenue un moment clé pour la sécurité maritime mondiale. Le 28 novembre 2025, les États membres de l’OMI ont refusé d’accorder à la Russie un siège au Conseil de l’organisation pour la période 2026–2027. Ce vote a montré que la communauté internationale n’est plus prête à ignorer une agression qui met en péril la navigation civile et la stabilité des routes commerciales mondiales.
Un signal entendu par tous
Le refus d’inclure la Russie dans la catégorie A — le cercle des États exerçant l’influence la plus importante sur l’industrie maritime mondiale — est devenu un marqueur politique et juridique. Comme l’a souligné le Vice-Premier ministre chargé de la reconstruction de l’Ukraine, Oleksiy Kuleba, cette décision « a placé l’agresseur en dehors du processus civilisé de prise de décision ».
Une rhétorique dure, mais pleinement conforme aux faits : un pays qui attaque des ports, tue des marins civils et fait chanter le monde avec une crise alimentaire artificielle ne peut prétendre à un rôle dans une structure chargée d’assurer la sécurité de l’espace maritime.
Un travail systémique qui a porté ses fruits
Ce succès diplomatique n’a rien eu de fortuit. La délégation ukrainienne, dirigée par la première vice-ministre Alyona Shkrum et le vice-ministre Andriy Kashuba, a mené à Londres une campagne d’argumentation intensive.
L’Ukraine a présenté des preuves détaillées démontrant que les actions de la Fédération de Russie violent les principes fondamentaux du droit maritime international : destruction d’infrastructures portuaires, création de risques pour les navires civils et pression sur les routes commerciales.
Rien qu’en 2025, la Russie a endommagé 384 installations portuaires, 124 navires et tué 136 marins et civils. Ces chiffres, étayés par des faits concrets, ont convaincu même les États qui hésitaient jusque-là.
Des ports qui continuent de fonctionner malgré les attaques
Malgré les frappes constantes, six ports ukrainiens poursuivent leurs activités et prouvent chaque jour que l’Ukraine est capable de garantir au monde un approvisionnement stable en céréales et en marchandises essentielles. C’est un facteur non seulement économique, mais aussi stratégique, qui renforce la position du pays sur les marchés et dans les organisations internationales.
Dans le même temps, la Russie continue d’occuper illégalement les ports de Crimée et de la mer d’Azov, tout en bloquant la liberté de navigation près du détroit de Kertch. Trois ports ukrainiens sont paralysés depuis trois ans en raison des menaces du fl anc russe en mer Noire.
La flotte fantôme, une menace mondiale
Un autre argument décisif concerne la « flotte fantôme » de la Russie — plus de 1 500 pétroliers vétustes et non assurés transportant du pétrole en contournant les sanctions. Ces navires posent un risque écologique majeur et servent à financer la guerre.
L’OMI alerte depuis longtemps sur ce phénomène, et le refus attribué à la Russie marque un passage du simple avertissement à l’action.
Le soutien du monde et la suite du combat
Le vote de l’OMI représente non seulement un succès diplomatique pour l’Ukraine, mais aussi une preuve de l’attachement de la communauté internationale aux principes de l’État de droit en mer.
Le ministère du Développement des communautés et des territoires et le ministère des Affaires étrangères poursuivent leur travail pour que les crimes de la Russie contre les infrastructures portuaires et l’environnement ne restent pas impunis. Le combat juridique et politique sera complexe, mais le résultat obtenu montre que l’Ukraine façonne une nouvelle réalité dans laquelle l’agresseur perd progressivement ses leviers d’influence internationale.
