Tensions explosives : l’AfD s’affronte autour du rapprochement avec Moscou

L’AfD traverse une nouvelle crise et révèle sa fracture la plus profonde : son rapport à la Russie. Depuis le déplacement de plusieurs élus à la conférence « BRICS-Europe » à Sotchi, les 14 et 15 novembre, les tensions montent et la direction s’affronte. D’un côté, ceux qui regardent vers Moscou et revendiquent une proximité stratégique. De l’autre, ceux qui préfèrent maintenir un lien, même critique, avec Washington et l’Occident.

D’après Le Monde, le voyage à Sotchi relance la polémique. Jörg UrbanHans Neuhoff et Steffen Kotré choisissent d’y participer en personne, tandis que d’autres cadres se connectent à distance. Le décor est clair : une station balnéaire russe, un événement où intervient Dmitri Medvedev, aujourd’hui figure clef du Conseil de sécurité russe. Sur place, les invités enchaînent les attaques contre l’embargo imposé aux hydrocarbures russes. Ils déclarent que l’Allemagne doit réouvrir les importations, car la population paie le prix d’un dogmatisme énergétique qu’ils jugent suicidaire.

En interne, la ligne pro-russe se renforce, car elle prospère sur une rhétorique anti-sanctions et anti-gouvernementale. Mais la ligne plus occidentale de l’AfD juge ce rapprochement trop assumé, trop visible, et surtout dangereux pour un parti qui grimpe dans les sondages. Les deux camps s’opposent frontalement, chacun accusant l’autre de trahir l’identité géopolitique du parti.

Ainsi, la question se pose : l’AfD veut-elle devenir le relais politique allemand de la stratégie russe ? Ou cherche-t-elle à s’ancrer dans un camp occidental révisé mais assumé ? Le voyage de Sotchi agit comme un révélateur.

Il expose les contradictions d’une formation tiraillée entre Est et Ouest, entre ambition électorale et tentation géopolitique, entre prudence stratégique et fascination pour la puissance russe.

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