Deux jours seulement après la diffusion d’une vidéo montrant un enfant de 8 ans humilié et tondu dans un foyer de l’ASE, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité une proposition de loi visant à rendre obligatoire la présence d’un avocat pour chaque enfant placé.
Le texte, porté par la députée socialiste Ayda Hadizadeh, a été examiné dans le cadre de la niche parlementaire du groupe PS, Le Parisien en fait état.
Dans les tribunes, plusieurs anciens enfants placés observaient les débats, parfois en larmes.
« Et si Éliott avait eu un avocat ? », a lancé Ayda Hadizadeh, rappelant l’impact profond de l’affaire.
Leur émotion a redoublé lorsque les députés ont validé le texte, provoquant une salve d’applaudissements sur les bancs de la gauche et du centre. Le militant Lyes Louffok, engagé de longue date, a salué « un combat de plus de dix ans ».
380 000 mineurs concernés
La mesure s’adresse à 380 000 enfants suivis au titre de l’assistance éducative, quel que soit leur âge. L’objectif : garantir, dès la décision du juge, une représentation juridique capable de les accompagner dans les entretiens, audiences et démarches administratives.
« Un avocat, c’est une sentinelle », insiste Hadizadeh, soulignant que beaucoup d’enfants n’osent pas parler.
Des dysfonctionnements structurels pointés
Les députés ont rappelé les défaillances graves de l’Aide sociale à l’enfance : depuis juillet 2024, 12 enfants placés sont décédés. La députée communiste Elsa Faucillon a, de son côté, évoqué une statistique glaçante : l’espérance de vie en foyer serait inférieure de 20 ans à celle du reste de la population.
