La cour criminelle de l’Hérault a condamné un médecin de Montpellier à 12 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur 13 jeunes patients, dont certains porteurs de handicap. Le parquet avait requis 15 ans. L’homme se présentait comme spécialiste de la sexualité des adolescents, un rôle qu’il fabriquait pour approcher des familles fragilisées.
Il avait travaillé longtemps en gériatrie puis, soudain, il s’était tourné vers la santé sexuelle des adolescents. Il se décrivait comme « andrologue pédiatrique », une spécialité pourtant inexistante en France. Il intervenait aussi comme conférencier auprès d’associations d’enfants autistes ou handicapés. Ainsi, il gagnait la confiance des parents et créait des liens avec des adolescents en affirmant partager leurs centres d’intérêt, notamment les jeux vidéo, rapporte l’AFP.
Ensuite, il organisait des consultations répétées, parfois à domicile ou dans sa voiture. Il inventait des gestes médicaux pour violer et agresser sexuellement les mineurs, utilisant son statut pour justifier l’injustifiable.
Lors du procès, l’avocat général Jean-Luc Beck a dénoncé la stratégie de l’accusé en déclarant : « Il nous faut sortir du piège du tout médical, qui fonctionne comme un écran de fumée, et vous ne commettez pas une erreur médicale : vous commettez des viols et des agressions sexuelles. »
Il a rappelé que tous les experts affirmaient que les gestes pratiqués n’avaient aucune justification médicale, ni chez des mineurs ni chez des adultes. Il a décrit l’accusé comme une personnalité “complètement hors sol”, déconnectée de toute réalité professionnelle ou humaine.
Ce verdict marque la fin d’un long dossier, commencé en 2021 après des plaintes de parents, et révèle une dérive inquiétante : celle d’un médecin qui utilisait sa blouse comme arme de domination, brisant des adolescents vulnérables et trahissant la confiance publique.
