Le monde avance vers un nouveau record d’émissions de CO₂ en 2025. Le rapport annuel du Global Carbon Projectl’affirme. Les émissions liées aux énergies fossiles augmentent encore de 1,1 %, pour atteindre 38,1 milliards de tonnes. Cette progression dépasse la moyenne des dix dernières années et confirme une dynamique dangereuse.
Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Ils rappellent que ces émissions grimpent désormais 10 % au-dessus des niveaux de 2015, l’année de l’accord de Paris. Les pays réunis à la COP30 doivent faire face à un constat sévère : le monde échoue à respecter la trajectoire compatible avec +1,5 °C.
Glen Peters, du Centre pour la recherche internationale sur le climat, déclare : « Collectivement, le monde n’est pas à la hauteur ; chacun doit faire sa part, et tous doivent faire davantage. »
Les émissions chutent dans certains pays, car les énergies renouvelables progressent, les véhicules s’électrifient et la déforestation ralentit. Mais la tendance globale s’inverse. Le charbon bondit encore de 0,8 %. Le pétrole gagne 1 %. Le gaz remonte de 1,3 %, car il retrouve son rythme d’avant l’invasion russe en Ukraine.
L’étude fournit aussi un chiffre clé : il ne reste que 170 GtCO₂ dans le budget carbone 1,5 °C. Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter, explique : « Quatre années d’émissions suffisent pour épuiser ce budget. C’est donc, en pratique, impossible ».
L’ONU partage ce constat. Elle anticipe un réchauffement de 2,3 à 2,5 °C d’ici la fin du siècle, même si les pays respectent leurs engagements actuels. Le Climate Action Tracker évoque une estimation proche, autour de 2,6 °C. Les dernières annonces politiques ne modifient pas la trajectoire.
Le dépassement de 1,5 °C devient désormais un fait admis. Les gouvernements visent seulement un dépassement temporaire, mais les scientifiques préviennent : il pourrait durer des décennies.
