Chaque année, le calcul du collectif Les Glorieuses rappelle une réalité qui persiste : les inégalités salariales entre femmes et hommes. Et le 10 novembre, à 11 h 31, les femmes commencent, selon ce repère symbolique, à « travailler gratuitement » jusqu’au 31 décembre. Ce symbole met en lumière un écart que les chiffres de l’Insee confirment. En 2023, les femmes du secteur privé gagnent 22,2 % de moins que les hommes.
Ainsi que l’indique TF1, les économistes expliquent cet écart par une participation plus faible au marché du travail, mais aussi par un recours accru au temps partiel. Pourtant, l’inégalité demeure, même à temps complet : les salariées perçoivent encore 14,2 % de moins. Et ce chiffre sert de base à la date du 10 novembre, car il illustre l’instant où, à temps de travail égal, les femmes cessent symboliquement d’être rémunérées.
Pour réduire ces écarts, les experts du Conseil d’analyse économique appellent à un changement profond. Ils défendent un accès élargi aux postes de responsabilité, car les femmes occupent encore trop peu d’emplois stratégiques. Ils encouragent aussi une transparence salariale renforcée, afin d’identifier plus vite les discriminations. Et ils insistent sur un impératif : partager réellement la parentalité, car la maternité pénalise les carrières féminines, alors que la paternité protège souvent celles des hommes.
Selon eux, la France doit engager un big push, un effort massif et coordonné, pour transformer durablement les structures professionnelles. Ils rappellent que l’égalité salariale constitue une exigence économique, sociale et démocratique. Car un pays qui tolère une telle inégalité renonce, en partie, à son propre principe d’égalité républicaine.
