La Russie attire de jeunes Indiens avec des promesses d’emplois et les entraîne ensuite dans la guerre en Ukraine. Des dizaines de familles se réunissent début novembre à New Delhi pour exiger le retour de leurs proches. Elles dénoncent un réseau opaque qui fait signer aux hommes des contrats en russe, puis les envoie combattre avec peu ou pas de formation.
D’après France 24, l’Inde confirme la présence d’au moins 44 citoyens dans les rangs russes. Plusieurs meurent au front. Le porte-parole du ministère indien des affaires étrangères, Randhir Jaiswal, explique que New Delhi reste en contact avec Moscou. Les autorités indiennes et les experts voient dans cette situation une stratégie russe. Moscou manque de soldats et cherche des recrues vulnérables.
Yohann Michel, chercheur à l’Institut d’études stratégiques et de défense à Lyon, souligne : « Les deux camps manquent de combattants et chacun recrute désormais à l’étranger, même si leurs méthodes ne se ressemblent pas. »
Les témoignages montrent l’ampleur de la duperie. Sonu Kumar, originaire d’Hisar, part en Russie avec un visa étudiant. Des agents lui promettent un emploi sûr. Son frère Vikas raconte : « On lui a garanti un poste de garde loin de la zone de guerre. » Le 3 septembre, Kumar prévient sa famille qu’il part au front et qu’on lui confisquera son téléphone.
Le 19 septembre, la famille reçoit un message sur Telegram. Les autorités russes annoncent la disparition de Kumar et localisent son corps. Elles proposent de rapatrier la dépouille à leurs frais. Son corps, brûlé, nécessite des analyses pour être identifié. La famille découvre un uniforme russe et un drapeau dans le cercueil. Vikas s’interroge : « Il n’était pas soldat. Pourquoi l’envoyer mourir ? »
Cette affaire révèle un système qui exploite des hommes vulnérables pour alimenter la machine de guerre russe.
